Randornes

Rando : Lougé-sur-Maire 27 novembre 2011

Neuf heure ; petit matin gris avec une belle lumière  Devant l’église de Lougé, les gens se croisent, reviennent avec leur pain sous le bras, se sourient en se saluant  Quelques chasseurs s’arrêtent pour se réchauffer  Nous nous mettons en marche pour 17 km sur la départementale, salués par quelques coups de fusils.

En cette fin d’automne, les arbres restent encore feuillus, dorés ou flamboyants  Dans les endroits les moins abrités, le paysage est hivernal et le chevelu des arbres défeuillés montre son squelette branchu

Dans les talus, quelques fleurs encore se détachent, seule petite note de couleur dans la campagne qui concurrence les si jolis chapeaux d’évêque des fusains  Leur brillante couleur rouge rosée répond aux amanites que nous avons croisé et qui pendant quelques pas nous accompagnent en procession sur le bord du chemin.

La campagne s’étire en un beau paysage à la vue dégagée  Au bord de la forêt, des fûts récemment coupés, attendent bien rangés de se métamorphoser : tables, commodes aux reflets doux de bois clair, longuement travaillées par la main de l’ébéniste. Plus loin de vieilles souches, énormes, noueuses et tordues, vieilles, vieilles, vieilles comme la terre jonchent tristement le sol.

A un croisement, une chapelle apparaît. Statue d’une Marie triomphante et grotte de style au jésus couché sur un lit de pierre. Une folie de Lourdes venue jusqu’ici et qui autrefois essemmait dans les campagnes. On imagine d’anciens pèlerinages, des procession de femmes aux coiffes blanches, des voix d‘enfants aux chants si léger des oiseaux de printemps, des hommes endimanchés et graves, tous gravissant ce chemin pour s’assurer une par de bonheur et de bien être. Devant la porte bleue au cœur rouge, brillant rubis révélé par la lumière du jour, un if gigantesque, imposant magnifique garde le lieu depuis tant de siècles. Une fidèle sentinelle qui nous fait se sentir si petits.

Nous regagnons la route pour profiter du bord de l’eau. Jolie terre de zone humide avec sa végétation si particulière. Parmi les feuilles, un champignon avec un beau chapeau rond à écailles brunes attire notre regard et nous guide vers le chemin du retour. Notre balade fût accompagnée de rayons de soleil et de vent. Nous avons tous de bonnes couleurs et une faim de loup et nous gardons en mémoire cette marche si poètique, un peu nostalgique comme les couleurs de cet automne.